Cuisine marocaine : Tanjia marrakchi
Lors de mon séjour marocain, j’ai été sur les conseils du Guide du Routard déjeuner dans un restaurant à Rabat réputé pour sa tanjia marrakchi. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, en dépit du fait que ma famille ait vécu de nombreuses années au Maroc, cette préparation m’était tout simplement inconnue. J’avoue avoir été plus qu’emballé par ce plat extrêmement parfumé à la viande si tendre que je me suis promis de le refaire une fois rentrée. Bien sûr ce plat visuellement ne ressemble à rien avouons le, mais se laisser impressionner par une mauvaise photo risquerai de vous priver de sa saveur incomparable.
L’histoire de ce plat est celle d’une recette réalisée par les hommes de Marrakech, flemmards comme pas deux ! Flemmards parce qu’on colle tout dans une jarre que l’on ferme d’un papier noué par une ficelle et que l’on amène au hammam pour le cuire dans les braises de celui-ci, pendant qu’on se détend entre mecs. Le lendemain on récupère la chose te on s’l’a dégoupille entre mâles. Admettez que c’est un vrai plat de macho. Là, en femme active qui se respecte on appréciera la simplicité de la recette et en guise de hammam on collera l’ensemble au four. Et rien n’empêchera le cas échéant d’aller au hammam 😉 Et contrairement aux mâles marrakchis on partagera la pitance avec la smala, nous…
A essayer urgemment (le plat… et le hammam !!!)
1,5 kg de jaret de veau ou d’agneau
4 gousses d’ail
2 citrons beldi
1 càc de gingembre moulu
1 càc de cumin
1 dose de safran à défaut de curcuma
1 gros oignon
piment fort
sel
Bon comme je le dis en intro c’est du grand art… Frotter la viande avec les épices. Faire un lit avec les oignons émincés. Ajouter les gousses d’ail épluchées et dégermées. Retirer la pulpe gorgée de saumure du citron et couper en quartiers. Déposer dans le plat autour de la viande.
Si vous n’avez pas de couvercle adapté à votre plat et allant au four, un papier sulfu attaché autour du plat par de la ficelle et percé de quelques trous fera l’affaire. Privilégier un plat en terre. Enfourner à 90° et oubliez le plat toute la nuit… Moi je l’ai enfourné à 23 heures avant de me coucher et nous avons dégusté le lendemain à 13 heures. C’était très bien.
Note à moi même : 2 carottes en rondelles à ajouter au fond, un peu de cannelle et de la coriandre.
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Le cahier de gourmandises dit,
Hum ca a l’air délicieux, meme sur la photo ;))
Babeth dit,
j’adore la cuisine Marocaine et je n’est jamais goûté ce plat, mais tu me donnes énormément envie
Régimeaubeurre dit,
miammmm… c vrai que l etape frotter la viande… je suis à peu près sure de ne jamais le faire… mais mariner ça c’est facile, la viande le fait toute seule.
Sinon, quand je ne veux pas prendre de graines ( dixit féculant bien nourrissant pour jeune fille au régime… pas bon), je remplace par du quinoa… Ca remplace très bien et les gouts restent assez proches!
Lavande dit,
@ Regimaubeurre > la semoule et le quinoa ont une valeur calorique sensiblement identique !!! En revanche c’est loin d’être le cas pour le quinoa qui traverse la planète et qui a un bilan carbone très sévère 😉
@ Babeth > ça oui ! c’est à essayer !
@ Cahier de gourmandise > tu es gentille là !!!
Guillaume dit,
Bonjour, cette recette a l’air très bonne et en plus simple à réaliser.
N’hésitez pas à nous la proposer sur http://www.regioneo.com/recette/propose
Merci.
roseline dit,
magnifique ! j’essairai sûrement car entre le moelleux de la viande après avoir cuit 14 h (comme mon épeaule d’agneau pour Pâques !) et le parfum des épices, ce doit être un régal !!
ps : as-tu de nouveau de la stévia en poudre sur cook-shop ? j’aimerais essayer…
kroline dit,
miammmm j en veu bien un bou
providence21 dit,
ça a l’air trop bon je vais tester ça cette semaine merci beaucoup
Le pédagogue dit,
Le pédagogue:
Latifa Bennani-Smires (la cuisine Marocaine, Casablanca, Almadariss, 1983), une référence, donne bien sûr la recette du « poulet aux aubergines », mais pas de cette manière :
Tu prends des aubergines (pas celles qui mettent des prunes aux caisses en stationnement interdit), tu les laves, tu coupes la queue (pas celle à laquelle tu penses), tu les partages en deux avec minutie (ou avec Nathalie si tu veux) et tu les mets dans l’eau salée.
Après, tu les épluches dans le sens de la longueur, en gardant à intervalles égaux, des parties de deux centimètres avec leur peau (c’est peut-être chiant, mais n’oublie pas que ta mère l’a fait mille et une fois avec amour).
Tu coupes en rondelles de deux centimètres d’épaisseur.
Tu étales sur un plat (je sais, tu aimes étaler, mais pas sur un plat).
Tu saupoudres de sel fin au fur et à mesure afin qu’elles ne noircissent pas (même si tu es basané et que tu n’a rien contre les noirs).
Tu fais frire à l’huile bouillante d’arachide (de Rachid si tu préfères) ou d’olive (comme le prénom de ta copine de l’école Jules Ferry).
Tu fais frire des deux côtés.
Tu laisses égoutter.
Le poulet, (pas celui qui t’a arrêté pour vol), tu le coupes, tu places les morceaux dans une cocotte (non pas celle de ton quartier) avec tout ce qu’il faut : safran, gingembre, poivre, sel, coriandre, huile et deux verres d’eau.
Cuisson a feu doux.
Toute une vie s’il le faut.
Laisser le temps au thon disaient certains zé certaines, en oubliant qu’il en faut pour le poulet aussi.
En cours de cuisson, tu ajoutes un peu d’eau si nécessaire.
Lorsque c’est cuit, tu mets dans un plat avec la sauce autour.
Les aubergines sont au dessus du poulet (parfois c’est l’inverse, mais pour cette fois, c’est ainsi).
Tu sers chaud.
Au moment de manger, n’oublie pas de partager ce délice, d’être reconnaissant pour les bienfaits infinis qui te sont offerts par Allaah, et de penser à ta mère qui sait mettre les saveurs de l’amour dans chaque plat et sans laquelle les « recettes de cuisine » ne valent rien.