Petit précis pour la cuisson des légumes
Il semble que la technique de cuisson des végétaux soit un sujet qui soit de nature à intéresser les lecteurs de ce blog. Loin de moi l’idée de faire de celui ci une encyclopédie de techniques culinaires, mais j’adhère à l’idée selon laquelle tant qu’à parler des légumes autant aller au fond des choses. Et puis ce qui est fait, n’est plus à faire. J’inaugure donc cette rubrique. Ceux que ça intéresse, viendront lire ces info pendant que les autres se contenteront de cuisiner.
Un avertissement cependant. Je prends les info de mes cours de diététique et de mon expérience quotidienne à manipuler les végétaux. Je ne suis pas cuisinière de formation et certaines techniques peuvent avoir des approches différentes. Inutile de m’incendier si vous avez
une vision différente. Un simple commentaire avec votre point de vue
sera bien plus pertinent. Par ailleurs je m’en suis tenue aux données simples et abordables pour tous. On peut bien sûr rentrer dans le détail chimique mais je doute que ça intéresse les cuisiniers. Merci d’avance.
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La cuisson à l’eau ou le pochage.
Le principe : cuire dans un volume de liquide un aliment quel qu’il soit.
1 – Deux types de pochage :
- départ eau froide = expansion : on est en présence d’une diffusion des principes hydrosolubles nutritifs (vitamines, sels minéraux) et substances sapides solubles contenues dans l’aliment dans le liquide de cuisson. En clair : les nutriments et le gout de l’aliment filent dans l’eau.
On obtient :
– un aliment fade et appauvri
– un bouillon nutritif riche et aromatisé
Indiqué pour : réhydrater les végétaux secs, pour les bouillons, fumets
et fonds (en fait quand le liquide est important dans la recette)
- départ eau chaude (eau qui boue 100°) = échange mixte. L’aliment subit une dénaturation des protéines de surface immédiate qui s’opposera à la diffusion des substances nutritives et gustatives. Mais une cuisson prolongée altérera cette "pellicule" et finira par laisser échapper les éléments nutritifs de l’aliment. En clair : si l’aliment est "saisi" dans l’eau chaude et que l’on procède à une cuisson courte on a toutes les chances de préserver ses éléments nutritifs qui restent emprisonnés. Dans le cas d’une cuisson prolongée on perd cet intérêt et on parfume… le bouillon au détriment de l’aliment, comme pour le départ eau froide!
On obtient :
– un aliment savoureux
– un bouillon fade
Indiqué pour : la cuisson des végétaux frais, les potages, les viandes à l’anglaise, riz, pâtes, semoules…
2 – Conséquences (non exhaustives) de la cuisson par pochage
- sur les protides : Dénaturation vers 70° – Hydrolyse des protides par cuisson prolongée – transformation du collagène en gélatine – ramollissement des tissus conjonctif des viandes -> mastication et assimilation facilitées
- Sur les lipides : fusion -> dégraissage des bouillons
- Sur les glucides : dissolution des sucres, transformation de l’amidon -> onctuosité, gélatinisation, meilleure digestibilité de l’amidon, onctuosité, amollissement des tissus végétaux = amélioration de la mastication, moins d’irritation intestinale.
- sels minéraux : diffusion plus ou moins prononcée
- Vitamines hydrosolubles : destruction plus ou moins importante carotène, C, B.
3 – Modifications chimiques
- La chlorophylle : c’est la responsable de la couleur verte des végétaux. C’est elle qu’il faut chouchouter si vous voulez des légumes verts fashy comme chez les chefs. Elle est sensible aux acides et aux basiques. Les acides décolorent en vert jaunâtre, les basiques ternissent en brun. Après des mois d’exérience voici mes trucs pour avoir des légumes verts, très verts :
Cuire dans un grand volume d’eau : les légumes ne doivent pas être tassés sinon ils perdront leur couleur verte.
L’eau doit être bouillante et surtout salée (bicarbonate possible) à raison de 30 g par litre. Cela accroit la couleur verte mais, il y un mais, accélère la destruction des vitamines B.
Cuire à découvert sinon bye bye le beau vert.
La cuisson doit être aussi courte que possible. Les mangetout : 4 minutes, les brocolis (les sommités) 3 minutes…
Éventuellement rafraichir les végétaux si ils doivent être consommer plus tard pour arrêter la cuisson.
- Les flavones : jaune. L’addition de base accentue leur couleur, ils jaunissent dans un eau calcaire. Truc : pour garder un chou-fleur bien blanc délayer 1 càs de farine dans un peu d’eau froide et ajouter à l’eau de cuisson bouillante et salée avant d’immerger le chou-fleurs.
- Les tanins : noircissement facilité par oxydation à l’air même en cas d’immersion dans l’eau. La couleur sera conservée en milieu acide (jus de citron, vinaigre)
- Les anthocyanines : couleurs bleue, pourpre, violette, rouge. Ils changent de couleurs selon le ph. L’exemple le plus connu étant le chou rouge qui est rouge dans un pH de 2,4 à 4, pourpre, violet puis bleu dans un pH à 6,7 à 9. Sont également concernés framboises, les cerises…
En conclusion, la cuisson à l’eau modifie les fibres alimentaires végétales, transforme l’amidon en empois donc facilite la digestion. La cuisson à l’eau induit des pertes en fonction de la surface de contact et de la température initiale de l’eau et de la durée de cuisson.
Saler et sucrer l’eau peut contribuer à l’imiter les pertes, mais également l’utilisation de légumes non épluchés, peu divisés, en utilisant une température la plus haute possible pendant le temps le plus court.
Si ce genre d’article vous intéresse, je vous propose dans un prochain volet d’aborder la cuisson à la vapeur.
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bigcuistot dit,
Les cuissons c’est tout un art.Je rajouterait bien une petite précision pour la raison qu’on utilise un grand volume d’eau bouillante:.Avec peu d’eau les légumes vont baisser grandement la température de l’eau et donc augmentera le temps pour le frémissement.Avec beaucoup d’eau, la variation sera très faible et le frémissement reviendra très rapidement et donc le légumes serat mieux saisit.Presque tout les légumes se font au départ à eau chaudes, il y a juste une exceptions que je me rappelle qui est la pomme de terre.
Flo Bretzel dit,
Je suis très interessée par tes explications sur la cuisson à la vapeur. C’est ce que j’utise la plupart du temps pour la cuisson des légumes!
Provence dit,
Merci beaucoup pour cet article instructif.
salma82 dit,
merci pr l’explicationnnnnnnnnnnnn
Vanille dit,
Si seulementj’avais eu ton billet avant de faire ma purée de petits pois. Avec mes 10 minutes, c’était 3 fois de trop.
Lavande dit,
@bigcuistot merci pour ces précisions pertinentes. ça fait avancer le schmilblick comme on dit@Flo hé bien puisque ça t’intéresse pas de pb, le prochain articles sera sur ce sujet.@ Provence et salma, merci. Ravie que ça vous ait intéressé! Ce genre d’article c’est du boulot, c’est toujours agréable de savoir que ça intéresse les lecteurs.@Vanille : comment ça, toi une pro amoureuse des légumes? Bon la prochaine fois tu vas être au top!
mamina dit,
Je te suis et suis ravie de l’ajout de bigcuisdtot.
mamapasta dit,
j’attends la suite sur la vapeur, et puis pourquoi pas une cuisson à l’étouffée ( basse température, couvert avec peu d’eau) parce que les légumes représentent la moitié du volume de ce que l’on mange, autant savoir les respecter !
Lavande dit,
@ mamina contente que cette rubrique te plaise@ mamapasta, la cuisson à l’étouffée, c’est prévu en effet. J’avoue que je voulais savoir si ce genre d’article était de nature à intéresser…
Tiuscha dit,
La vapeur est ce que je préfère, pour les légumes ; le pochage, pour le poisson ! C’est en effet une série fort intéressante !
Annie dit,
Voilà qui est très intéressant, merci !Bon week-end.
Edith dit,
Une très bonne idée de rubrique. Très instructive utile à tous, bravoBises
Virginie dit,
Très intéressante cette rubrique!J’attends le chapitre 2…
josephine51 dit,
Je suis à la fois chimiste et cuisinière : les deux sont grandement satisfaites de ce genre d’infos !
Miaou dit,
Bien sûr que toutes ces précisions m’interresse, Lavande ! Et merci de partager ainsi tes connaissance avec nous.Très bon dimanche à toiBizzronron de Miaou
auntie jo dit,
très intéressant ce billet! merci!
damouredo dit,
Si je fais lire cela à mon mari, qui me demande encore régulièrement “Les pâtes, c’est dans l’eau froide hein ?” je crois que cela va lui faire découvrir des horizons insoupçonnés.On voit la pro, y a pas à dire !!
Natacha dit,
Merci pour cet article “technique” et fort intéressant! Continues avec ces articles: j’attends celui sur la cuisson vapeur!!Merci de ton temps et de ton enthousiasme chère Lavande.
Marie-Christine dit,
Très intéressant cet article. J’attends aussi le suivant sur la cuisson vapeur. Merci beaucoup pour tout ce temps consacré à nous informer.
Laure dit,
Ton article est très intéressant. Je me suis mis à la cuisson vapeur depuis un peu plus d’un an et j’ai effectivement remarqué que la cuisson à l’eau dénaturée un peu les légumes. J’attends donc ton prochain billet avec impatience,…
babali dit,
Oh là là ! j’ai bien fait de passer, je me coucherai moins bête
Domi dit,
très instructif ce récapitulatif, vivement le prochain on apprend plein de choses !!bizzzz
LaureVR dit,
J’attends avec impatience celui sur la cuisson à la vapeur!L.
stephane dit,
Alors on dit quoi? qui avais raison sur l’interet d’une telle rubrique 😉
stephane dit,
Alors on dit quoi? qui avais raison sur l’interet d’une telle rubrique 😉
Miss Diane dit,
Ouf.., c’est presque un cours de chimie que tu nous donnes là! Je tiendrai compte de ces informations à l’avenir.
J’ai l’habitude d’ajouter un peu de sucre, environ 1/2 c. à thé (1 carré), aux légumes verts depuis très longtemps, suite à une information dans Marie-Claire ou Elle, il y a bien des années, et ce pour conserver leur belle couleur verte… et ça marche!