Auchan
A l’heure où les écolos de la première heure, où les consommateurs bio devraient se réjouir de voir leurs idées reconnues, je vois percer une polémique qui me donne envie de réagir.
Voyez-vous, il y a une espèce d’intégrisme chez certains consommateurs bio qui pensent être des puristes, j’aurai même tendance à dire “intégristes” et qui estiment avoir le droit le juger ceux qui consomment du marketing (entendez par là qui achètent en grande surface) avant de consommer en leur âme et conscience comme eux “grands manitous de la consommation” savent si bien le faire.
Car voyez vous, manger bio c’est bien mais il faut acheter dans un magasin bio. Sans quoi on est accusé de se laisser manipuler par les marketeux qui nous vendent du bio pour s’engraisser sur notre dos.
Alors là je suis perplexe.
Je fais partie des gens qui pensent que si au final grande ditrib ou petit commerçant, il y a moins de merde dans ce que je mange, on est tous gagnant, non ?
Si ma planète est moins polluée parce que certains veulent au passage profiter de l’aubaine, est-ce grave ?
Si les grandes surfaces ont la possibilité de communiquer auprès du plus grand nombre sur ces messages qu’on se tue à scander, n’est-ce pas un outil formidable pour les pro bio ? La grande surface démocratise le bio, je trouve ça plutôt bien et même j’y vois une forme de reconnaissance.
Si ce que l’on reproche aux grandes surfaces, à savoir de mettre la pression sur les fabricants, sert la cause de la planète en réduisant les déchets occasionnés par les emballages, ne va-t-on pas dans le bon sens ?
Il est vrai que les produits sont souvent cultivés à l’étranger, mais j’ai eu la surprise d’apprendre que mon magasin bio du Sud de la France s’approvisionnait par sa centrale en Allemangne pour un produit aussi basique que du lait de vache…
Puis entre un produit cultivé “à pas cher” en dépit du bon sens à l’étranger et un produit respectueux de l’environnement cultivé sous le soleil égyptien, j’aime mieux le second… Reste le problème des salaires versés aux travailleurs étrangers qui dans une démarche éthique doit être valorisant afin d’aider les population locales à s’en sortir. En optimiste convaincue, je me dis que les labels, doivent contribuer activement à cela, car consommer bio doit aussi être consommer “équitable”. Les grandes surfaces ont besoin des labels, alors les labels pour une fois qu’ils sont en position de force doivent être vigileants et garantir le respect du travailleur.
Tout cela pour vous dire que je fais partie de ceux qui se réjouissent et me dit que manger mieux n’est peut-être plus grâce à cela réservé à une “élite”. Car le consommateur du bio des grandes surfaces n’est pas forcément celui des magasins bio. Et si on peut aider à la prise de conscience grâce à cela de la population, nous serons tous gagnants.
A l’image de Auchan avec ses journées de l’Eco-citoyen, je trouve que ça va dans le bon sens, j’ai envie d’y croire et de me dire que ce genre d’action peut aider la cause de ma planète.
Aujourd’hui l’enseigne, propose entre 90 et 130 produits économique et écologique comme ce Saint Félicien au lait cru à 2€50 ou le kilo de banane à 1€49 le kilo… Chouette non ?
J’ai envie de soutenir la démarche, c’est grave docteur ?
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laetitia dit,
tout à fait d’accord avec toi !!!
Tiuscha dit,
Je crois que tu fais fausse route, le label ne garantit en rien la juste rémunération du type qui récolte, ici ou à l’autre bout du monde… ca c’est le commerce équitable. Mais ce qui est équitable n’est pas forcément bio, et le bio pas forcément équitable !
Je ne suis pas une intégriste, je préfère acheter local, même si pas vraiment bio, l’agriculture raisonnée et intelligente ici, vaut bien des produits bio ailleurs ! Car il y a le facteur humain en prime…
Cicerolle dit,
Je suis d’accord avec toi sur le fait que les grandes surfaces démocratisent le bio, le rendent accessible à tous. C’est une bonne chose. C’est au supermarché que j’ai acheté ma première farine bio, que j’ai découvert que ce n’était pas si cher que ça, ce qui m’a conduite à aller visiter la biocoop d’à côté ! et à en devenir cliente, tout en continuant d’acheter des produits bio en supermarché, quand ils sont moins chers. Ce que je regrette, en revanche, et que je n’achète pas, par principe, ce sont les fruits et légumes bio tout emballés dans les supermarchés et leur provenance parfois lointaine. Pour moi, le bio devrait être autant que possible local, afin de rester écolo et de garder ses vitamines. Certes, les bananes et patates douces bio ne viennent pas de chez nous, je fais avec. Mais je n’achète pas de légumes bio venus d’un autre continent s’ils sont cultivés près de chez moi et s’il y en a au marché, sans emballage.
Lavande dit,
@ Tiusha > Ma belle mère qui est une consommatrice bio de la première heure m’a toujours expliqué que le bio ne consistait pas seulement en une culture ne contenant pas d’engrais et des pesticides mais bien une démarche éthique, peut-être sommes nous elle et moi mal informées, mais je suis certaine que d’autres consommateurs pro bio passant par là vont éclairer notre lanterne. En tous cas, dans mon billet ce que je voulais dire c’est que les labels bio doivent garantir le travail équitable afin que les initiatives des grandes surfaces soient encadrées
@ cicerolle > je suis d’accord sur toute la ligne 🙂 je suis d’abord une locavore avant d’être une consommatrice bio.
Flo Makanai dit,
Ton billet est sensé, j’adhère, car :
– je trouve stupide d’être intégriste de quoi que ce soit, vive la souplesse dans la vie et la tolérance ;
– On est tous sous-informé sur les tenants et les aboutissants du bio etc. Ex : on fait campagne au boulot pour que tout le papier utilisé soit recyclé et hop, on lit le lendemain que des études prouvent que fournir ce type de papier est la garantie que PLUS de papier sera gaspillé par les usagers qui se disent “bah, c’est moins grave de gaspiller”…
– on n’a pas toujours le choix. Ex: j’habite à 25 kms mini de tout magasin bio non grande surface. Qu’est-ce que je fais quand il me manque 12 oeufs et 1 litre de lait de riz? Je fais 50 kms AR en voiture (nul pour la planète, mon portefeuille, ma vie en général parce que j’ai 1000 autres choses à faire que faire 50 kms de voiture) ou je vais à l’Inter du coin, à 5 min?…
et j’en passe
Mais
– je ne suis pas très copine avec les grandes surfaces, dont Auchan (qui pourtant a une gamme très étendue de bio et offre -5% sur tous les produits Auchan -bio ou pas, mais donc bio aussi-, ce qui permet de consommer pas trop malsain et pas trop cher). Le hic des GMS, c’est 1/ que c’est super bruyant, immense, on s’y perd, on s’énerve, on est mal, donc on achète mal, trop, rapide etc et 2/on pioche aussi ceci ou cela en non bio parce que les têtes de gondoles sont là toutes colorées et “oh tiens, pour une fois”, et du coup on entretient certaines habitudes pas top, ou en tout cas on est plus tenté de le faire ;
– le bio de grande distribution n’a pas toujours la qualité du bio de magasin bio. Ex : la volaille bio d’une grande enseigne concurrente d’Auchan, une qui commence avec un C, est, purement et simplement, infecte. Pas de goût, pas de texture, un parfait tremplin pour enfin devenir végétarien… idem pour les légumes, le riz, et je ne te parle pas des fromages (RIEN à voir avec ceux à la coupe d’un Biocoop ou équivalent) ou des farines (celles que je connais des GMS ont peu de protéines: c’est bien pour la pâtisserie, mais pour la boulange…)
– les marques bio des GMS ne sont pas forcément celles qui ont les critères de certification les plus élevées. Jamais vu un produit Deméter en GMS, par ex (mais je ne l’ai peut-ê pas vu non plus).
– et puis le bio de grande surface est très souvent PLUS CHER que le bio de magasin spécialisé couplé à l’approvisionnement en local pour les fruits et les légumes. Des marques comme Bjorg sont TRES chères! Les conditionnements sont PETITS (bonjour les déchets côté emballage…) : moi j’aime pouvoir acheter mon sucre blond de canne par 5 kgs, mes farines itou, ça tient pile poil dans les grandes boîtes blanches et rouges Ikéa, je stocke et je pioche au fur et à mesure. idem pour le riz, les pâtes, le sel, toutes sortes de céréales.
Mais bon, il est temps d’aller dormir -et de me taire 😉 Merci pour ce billet Lavande!
virginie dit,
pffffffff c’est un long débat que celui la !!!
les grandes surfaces sont la pour se faire du pognon, mais je crois pas que les dirigeants des enseignes bio ne soient la pour le fun, ils vivent de quoi ??? Ils n’ont pas l’âme d’une sœur Thérésa non plus faut pas pousser !!!!
Le mieux, etre logique avec soi même !!!
Lavande dit,
@ Virginie > bien d’accord. je l’avais dit dans la première mouture de cet article mais par soucis de concision je l’ai retiré.
momanaurelie dit,
Personnellement je fais comme Cicerolle je conjugue grande surface et biocoop.J’achète au maximum par grande quantité (10kg de farine/5 kg de sucre de canne…).
Mais il est vrai que les gérants de biocoop ne sont que des commerciaux comme les autres, on trouve des produits importés et j’ai été d’ailleurs très déçu à ce niveau en regardant la provenance des fruits et légumes. En ce moment tout vient d’Espagne je trouve ça déprimant.
Du coup j’ai fait de nombreuses recherches (merci internet)pour trouver une ferme-cueillette pour y aller avec les enfants.
Manger bio qui vient de très loin ou manger pas bio mais qui vient d’à côté là est la question!!! Y a un psy sur la toile ?? 😉
loukoum°°° dit,
Produits bio ou produits pas bio il y a un point à ne pas négliger quand on parle des grandes surfaces: ils tuent le petit commerce, le commerce de proximité.
Le résultat: de moins en moins (voir plus du tout dans certaines régions) de bouchers dans les villes et les villages. Sans parler des crémiers et fromagers qui sont quasiment d’une autre époque. Et si dans les grandes villes on trouve encore des épiceries, elles ont complètement disparu ailleurs.
Je sais de quoi je parle, je viens et je vis dans des régions ayant une des densités en supermarché les plus importante de France. Résultat : plus du tout de commerce de proximité dans les petites villes et les villages et même à Strasbourg tu peux compter le nombre de boucheries sur les doigts de la main.
Du coup quand je vais en vacances dans des régions où il y a moins de supermarché je réalise à quel point les petits commerçants font vivre une ville et à quel point ça manque chez nous (à moi déjà mais aussi aux petits vieux nettement moins mobiles que nous – pensons y).
Alors pour moi il n’est pas uniquement question de qualité quand on parle de grande surface. Personnellement je ne les cautionne pas… je ne vis pas dans une zone commerciale, je vis dans une ville et j’ai envie qu’elle continue à vivre avec ses petites boutiques et ses artisans.
sylvie dit,
Personnellement, je suis tout à fait d’accord avec toi. ça fait déjà un petit moment que je dévalise le rayon bio de chez Auchan. Comme tu dis, si c’est bon pour nous et pour la planète, je trouve ça mieux que de manger n’importe quoi. Il ne faut pas être contre tout systématiquement , c’est un peu le problème des français.
Il y aurait tant à dire,…
Bon week-end.
sophie dit,
Et bien je ne sais pas si il y en a parmi vous qui ont regardé le reportage sur ce sujet dans l’émission capitale dimanche mais justement les produits bio qui poussent sous le soleil egyptien ça fait peur!!!!!!
Au final on s’aperçoit avec ce reportage que les limites de produits chimiques utilisées sont largement dépassés et font de ces produits des produits tout sauf bio.
Rien ne vaut les petits producteurs locaux et les eleveurs locaux.
mamapasta dit,
plus les gens achètent du bio et moins on polue en produisant ça c’est primordial….que cela vienne de loin, c’est un problème, c’est vrai, mais, comme l’analysait l’excellent magazine terra eco dans son numéro de mars, l’essentiel du transport d’une tonne de produit se passe entre le magasin et le domicile du chaland….Donc je fais ma descente mensuelle au magasin bio….30km ( + retour) et j’achète mes légumes au maraicher du village d’à côté, et le périssable à l’inter entre temps…
Le bio de supermarché a le mérite de faire rencontrer le bio à ceux qui n’osent pas entrer dans une boutique bio
( et c’est fou ce que ça les coince , les gens, de pousser une porte de boutique bio, surtout si ce n’est pas une bio-coop qui ressemble beaucoup à un supermarché, mais une vraie boutique..)
lilibox dit,
ne pas se laisser berner par le bio qui vient de l’autre coté de la planète , parfois moins cher que le bio plus local mais à quel prix humain?
Des salaires très bas pour les gens qui récoltent, des organismes de contrôle souvent allemands d’ailleurs, qui délivrent des accréditations et qui se déchargent sur les locaux pour le seul contrôle annuel fait avec les moyens et les imprécisions locales, ce qui permet d’exporter avec un label ab basé sur la confiance.En France, on ne vérifie pas sur place les accréditations venant de l’étranger, on se fie seulement aux papiers fournis avant exportation.
Lavande dit,
@ toutes > merci d’avoir avec vos commentaires rendus cet article pertinent 🙂